Yannick Bohbot a suivi la formation ARH dans la promotion 2012 « Artemisia Spicata ».
Il a créé son herboristerie simultanément, et vend ses plantes sèches dans sa boutique en ligne, « l’Herboristerie Yannick Bohbot ».
photo © Claire Tabbagh – manzara.fr
ARH : Yannick, comment vous êtes-vous intéressé aux plantes ?
Yannick Bohbot : Ayant fait des études dans le domaine des Sciences de la Terre et celui de la Chimie, il était normal que je me sois intéressé aux plantes.
J’ai toujours eu un faible pour les cactées.
ARH : Comment vous est venue l’idée de créer quelque chose autour des plantes ?
Yannick Bohbot : Au départ, je voulais créer une boutique de cactus de collection. Puis, petit à petit, en faisant mûrir mon projet, j’en suis venu à une boutique en ligne de vente de plantes sèches. C’était en 2012. Je suis donc parti faire mes démarches administratives pour créer mon auto-entreprise avec 160 euros en poche, une dizaine de plantes, des sachets et des enveloppes. J’ai été bien aidé par l’URSSAF. Mais également par le Centre des Impôts : les gens qui travaillent aux impôts vous donnent accès à des tas de renseignements ou de formations. J’ai pu avoir accès à des réponses cohérentes à toutes les questions que je me posais, et cela m’a bien aidé à passer de mon statut d’auto-entrepreneur à celui d’entrepreneur classique.
ARH : Je relève sur votre site d’herboristerie en ligne beaucoup de plantes que l’on ne trouve pas forcément sous nos latitudes. Est-ce un choix stratégique ?
Yannick Bohbot : Non, ce sont des plantes que j’aime bien. Effectivement on les trouve plus rarement.
J’essaie de favoriser les cueilleurs ou les jeunes entreprises en assurant un prix d’achat au moins égal à celui de revente d’une coopérative par exemple.
ARH : De quelle manière travaillez-vous et avec qui ? Des cueilleurs en direct ?
Yannick Bohbot : Je travaille aussi bien avec des cueilleurs, des petits producteurs, des coopératives ou encore en collaboration avec d’autres importateurs. Pour chaque référence, je souhaite la qualité optimale des plantes recherchées, leurs traçabilités, ainsi que leurs analyses micro bio. A ceci, il vient s’ajouter le choix de la provenance pour ne pas nuire à un écosystème par exemple. J’essaie de favoriser les cueilleurs ou les jeunes entreprises en assurant un prix d’achat au moins égal à celui de revente d’une coopérative par exemple. J’achète les plantes en vrac et je les vends sous tout type de conditionnement en fonction du besoin du client : de la palette au sachet. Mes clients peuvent être aussi bien particulier, entreprise, laboratoire, vigneron, cultivateur, etc.
Et ceci sur l’ensemble de l’Europe, et j’ai commencé depuis peu l’Outre-Atlantique.
Un des bons côtés de ce métier est que je choisis les gens avec qui j’ai envie de travailler.
La logistique est un facteur important. Mais il ne faut pas croire que c’est compliqué de travailler avec des fournisseurs qui travaillent à l’autre bout du monde : je travaille avec un gars qui est sur une île perdue au fin fond de l’Indonésie, et ce gars est génial, il te fournit tout ce dont tu as besoin, les photos, les informations sur la plante, et le colis arrive en temps et en heure… Comme quoi les difficultés ne sont pas forcément là où on les attend !
photo © Claire Tabbagh – manzara.fr
ARH : Pensez-vous que travailler dans le domaine des plantes est une activité porteuse d’emploi ?
Yannick Bohbot : Certainement, comme dans beaucoup d’autres branches. Les nouvelles technologies ouvrent de nouvelles perspectives qu’il faut savoir bien comprendre. Internet est un média/outil très intéressant à condition qu’il soit bien géré. Il y a de la demande également dans les secteurs de la culture de plante, ainsi que dans la formation autour des plantes. On voit que des méthodes de cultures comme la biodynamie ou la permaculture sont en pleine expansion.
ARH : Comment êtes-vous venu à l’ARH/IFH ? Cette formation vous a été utile pour votre projet ?
Yannick Bohbot : J’ai fait une recherche sur internet pour une formation en herboristerie à distance en parallèle de mon entreprise, le tout en pouvant allier une vie de famille. L’ARH était la première formation à distance en France dans les moteurs de recherche. On commençait le stage par des balades dans la nature avec une flore en main et de la reconnaissance sur le terrain ; j’ai trouvé ça génial.
«un technicien de la plante » pourrait être un nouvel axe de formation, à mi-chemin entre le Botaniste et « l’Herboriste »
La reconnaissance morphologique botanique est essentielle.
Cela m’est indispensable dans mon activité car beaucoup de plantes d’import sont souvent substituées par d’autres. La formation de l’ARH m’a donné de sérieuses bases pour cette expertise. Cela pourrait donner un nouvel axe de formation comme un « Technicien de la plante » à mi-chemin entre le Botaniste et « l’Herboriste » pour identifier, et valider des plantes sèches du monde entier sans erreur et ainsi éviter des remplacements de plantes lors d’import par exemple.
Ce « Technicien de la plante » pourrait trouver sa place dans plusieurs étages du secteur de la plante.