Sophie Chatelier a suivi la formation de l’ARH en 2011 – 2012. Aujourd’hui, elle a créé « La Nouvelle Herboristerie », proposant des produits à base de plantes. Elle confectionne ses produits elle-même, dans son atelier situé à Nice. Nous lui avons demandé de nous expliquer son parcours et son activité.
ARH : Quel cheminement personnel et professionnel, vous a conduit à créer La Nouvelle Herboristerie ?
Sophie Chatelier : J’ai suivi des études en art et en sciences politiques, puis travaillé dans la presse, sur le terrain. Intéressée par les plantes depuis toujours, je suivais en parallèle des cours de botanique au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Je souhaitais créer une activité autour des plantes, mais la pression de mon entourage m’a conduit à m’orienter vers autre chose que ma passion. Mais souvent, nos passions nous rattrapent…
Mon travail sur le terrain, en Afrique, m’a ouverte à une autre approche de l’art et de la santé. Là-bas, les gens sont naturellement créatifs. Ceux qui soignent et ceux qui créent sont respectés ; ils n’ont pas peur de perdre un statut social, un niveau de vie…
Une promotion dans mon travail m’a conduit à quitter le terrain et à avoir plus de responsabilités. Cela s’est terminé en burn-out. J’ai alors consulté un phytothérapeute, ce sont les plantes qui m’ont soutenue et aidée. J’ai pris peu à peu confiance en moi et en ce que je voulais faire. J’ai alors commencé à me former pour concrétiser mon projet. J’ai commencé des périodes d’immersion chez des agriculteurs.
«La pression de mon entourage m’a conduit à m’orienter vers autre chose que ma passion. Mais souvent, nos passions nous rattrapent…»
ARH : Pouvez-vous nous présenter La Nouvelle Herboristerie, et votre activité ?
Sophie Chatelier : Je fais des préparations thérapeutiques à base de plantes, sous différentes formes : tisanes, eaux florales, extraits de bourgeons, baumes, huiles de massage. Ce sont des produits visant à améliorer le confort au quotidien (digestion, règles, douleurs…). Je propose plusieurs gammes, que j’ai constituées à la demande des personnes que j’ai rencontrées, en étant à leur écoute : tonique, digestion, immunité… Je travaille beaucoup sur la psyché, car quand l’esprit va bien, tout va forcément mieux.
Toutes mes formules sont validées scientifiquement par une équipe de pharmaciens. La législation est complexe sur les produits à base de plantes, je me dois donc d’être irréprochable à ce niveau. Puis je garde contact avec mes clients, pour avoir leurs retours sur mes produits.
ARH : D’où viennent vos matières premières, et comment commercialisez-vous vos produits ?
Sophie Chatelier : J’achète les matières premières à des producteurs, tous labellisés bio ou nature et progrès. Pour la commercialisation, j’organise des ateliers-rencontres pour présenter l’herboristerie et parler de mes gammes de produits. C’est ensuite le bouche à oreille qui fonctionne. J’aime la relation directe avec le client, car ces entretiens avec eux me permettent de les orienter au mieux, de manière personnalisée. Je viens d’ouvrir un site de vente en ligne, et je reçois également quelques clients habitués dans mon atelier, à Nice.
ARH : Quelles difficultés avez-vous rencontré dans votre projet, et à l’inverse quels sont les facteurs qui vous ont facilité la tâche ?
Sophie Chatelier : La plus grande difficulté est la complexité administrative liée aux produits à base de plantes. Tout est fait pour les gros laboratoires, et pas du tout adapté aux petits artisans, comme moi. C’est un travail énorme pour faire son chemin, qui a failli me décourager plus d’une fois. La partie commerciale est difficile également, car il faut y consacrer beaucoup de temps, pour des résultats longs à venir.
C’est ma détermination qui m’a permis de concrétiser mon projet. Je suis hyper motivée et c’est essentiel pour réussir. Je m’éclate dans ce que je fais. La formation de l’ARH m’a donné des bases solides, car elle nous transmet des savoirs traditionnels complétés par des connaissances scientifiques pointues. C’est aussi une formation où l’on aborde tous les aspects de la filière, avec du terrain, des stages. Pour se spécialiser comme je l’ai fait, il faut aller plus loin dans certains domaines. C’est un très bon point de départ, c’est carré, avec un enseignement de qualité.
«La formation ARH est un très bon point de départ, c’est carré, avec un enseignement de qualité»
ARH : Pensez-vous que les métiers autour des plantes ont de l’avenir ?
Sophie Chatelier : C’est évident, vu tout ce qui se passe. Il y a une crise de confiance dans la santé actuellement, les gens veulent être aidés par des personnes en lien avec des producteurs. L’ARH nous permet d’avoir un pied sur le terrain. Pour en vivre, il faut être passionné car on rencontre des difficultés administratives, et le grand public commence juste à être sensible à ces méthodes. Il faut former des profs, des associations pour relayer ces connaissances et sensibiliser le plus largement possible !