Sandrine Farget, « symbiorum »,
du minéral au végétal.

Après avoir travaillé 12 ans dans la communication pour des maisons de Champagne, Sandrine Farget a exercé une carrière artistique pendant 20 ans dans le domaine du minéral, puis a décidé une reconversion vers le végétal, sa grande passion. La formation de l’ARH-IFH lui a permis d’ouvrir son projet professionnel autour des plantes médicinales. À Le Breuil, son village champenois, elle propose des ateliers, des balades botaniques et des stages auprès du grand public, avec une volonté affichée de transmettre au mieux ses connaissances des plantes et de la permaculture.
Espace bucolique près de la mare, Le Breuil 2024.

ARH-IFH : Bonjour Sandrine, où vivez-vous et quel était votre parcours avant d’intégrer la formation de l’ARH-IFH ?

Sandrine Farget : Je vis dans un petit village de la Marne, situé en Champagne-Ardenne, en région Grand-Est. C’est un territoire essentiellement viticole. Je suis située dans le sud de l’aire d’appellation Champagne, à la frontière de l’Aisne.

Après l’obtention de mon bac Économie, j’ai choisi la filière Métiers de l’information, option Communication. Dès l’obtention de mon DUT, j’ai travaillé pendant 12 ans dans les métiers de la communication, tout d’abord en entreprise individuelle pendant 6 ans, puis j’ai pris la Direction Communication & Marketing de la maison de Champagne Gosset, une « petite » maison bénéficiant d’une très belle image de marque. Je montais des événements et participais à la direction artistique des outils de communication : logos, photographies, design produits, Print, mailings VPC…), une sorte de travail de chef d’orchestre ! J’ai arrêté ce métier de communicante en 2000 pour m’orienter vers une carrière artistique que j’ai pratiquée de 2000 à 2020.

Pour commencer cette nouvelle carrière d’artiste, j’ai d’abord suivi des formations en mosaïque avec des maîtres italiens. Ensuite j’ai travaillé seule… les techniques et les matériaux, j’ai fait pas mal de recherches et d’essais avant de trouver ma propre signature ! Je me suis alors inscrite à la Maison des Artistes comme artiste-auteure, j’ai travaillé essentiellement le minéral et surtout les ardoises auxquelles j’intégrais de la pâte de verre et du métal. J’ai eu la chance de travailler sur de très beaux chantiers, j’ai exposé aux États-Unis, travaillé pour le Luxembourg, et j’ai pu faire des projets in situ pour de nombreux particuliers, j’ai aussi vendu pas mal de tableaux. Je suis fière de ce parcours artistique.

Les cinq dernières, années, j’en avais un peu assez de cette contrainte physique et technique : être toujours obligée de tailler, de sculpter une matière difficile, cela devenait compliqué : j’avais envie d’un peu plus de souplesse, d’ouvrir un peu plus mon « champ des possibles ». Je me suis donc orientée vers une idée qui me tenait à cœur : « Quelles sont les raisons qui font que chaque Humain est une pièce unique ? « . Ayant une enfant « différente », cette problématique était forcément sous-jacente chez moi. Ces réflexions m’ont conduite vers la science et la génétique. Et les cinq dernières années, j’ai pu m’ouvrir à d’autres médiums et à d’autres techniques. J’ai orienté ma création artistique vers des installations autour de ces recherches avec des matériaux variés : papiers, cartons, photographies… en interprétant par exemple les imageries de l’ADN, de la radioscopie, de l’empreinte digitale. Mais mon fil conducteur était toujours le même : « Pourquoi sommes-nous des pièces uniques ? ». Même les jumeaux ont des empreintes digitales différentes ! Tout cela m’a énormément passionnée, j’ai beaucoup étudié par moi-même, et suis entrée in fine dans les sciences par cette porte ! J’ai eu la chance d’exposer dans les universités de Sciences et de Droit, puis au Laboratoire de Police scientifique à Lille.

Après avoir fait une exposition aux Archives Nationales est arrivée la pandémie de Covid en 2020 et tout s’est arrêté, mais j’avais déjà dans l’idée de travailler le végétal depuis 2 ou 3 ans et j’ai profité du confinement pour démarrer un projet d’apprentissage du végétal et c’est comme ça que j’ai eu envie de rejoindre l’ARH-IFH

Cueillette d’Ail des ours, Allium ursinum.

Vous aviez déjà en vous cet intérêt pour les plantes je suppose ?

Oui, bien sûr. J’ai commencé à m’intéresser à l’environnement et aux plantes en 2017-2018, ce qui m’a conduit à découvrir la permaculture, et à rejoindre un groupe de permaculteurs près de chez moi. J’ai alors eu la possibilité d’acheter un terrain adjacent à la maison et je me suis dit « Que vais-je faire de ce terrain et dans quel but ? Que puis-je apprendre d’important pour demain que je pourrai transmettre ensuite ? La réponse était évidente : je dois apprendre à identifier les plantes, à savoir quelles sont les plantes sauvages comestibles, quelles sont celles qui sont médicinales et comment je peux les utiliser, les transformer, et comment cette terre peut-elle devenir nourricière et pérenne ?

Le jardin, la permaculture, les techniques de travail du sol, l’environnement de manière générale, tout cela a une importance capitale pour moi, et les plantes médicinales étaient un outil supplémentaire indispensable à « ma trousse à outils » !

J’ai donc intégré la formation de l’ARH-IFH qui a éveillé beaucoup de curiosité et d’émerveillement ! Le monde végétal, et surtout les plantes à fleurs c’est juste merveilleux ! J’ai été aussi très inspirée par notre prof d’écologie, Lydie Suty, elle m’a vraiment donné envie d’aller beaucoup plus loin sur la compréhension du Vivant !

J’ai trouvé cette formation de deux années très exigeante, très complète, très professionnelle, cela m’a ouvert des horizons tellement grands ! J’ai toujours envie d’aller plus loin, et je continue de me former pour enrichir mes connaissances mais aussi pour transmettre. Depuis 2022 où j’ai obtenu ma Certification, j’ai participé à des formations complémentaires : les algues, les lichens, les mousses, les arbres, les champignons et les abeilles !

Dans une formation classique où l’on est suivi, on n’a pas autant de latitude qu’avec la formation ARH-IFH. J’ai beaucoup aimé cela.

Pourquoi avoir choisi l’ARH-IFH ?

Évidemment, j’ai regardé les 5 formations qui étaient dans la FFEH. L’École de Paris était la plus proche de chez moi, mais j’ai finalement porté mon choix sur l’ARH-IFH, parce que l’IFH était issu de l’ARH, qui est à l’origine du renouveau de l’herboristerie dans les années 80. C’est vraiment cette association qui a œuvré pour revaloriser le métier d’herboriste. Le fait que la formation durait 2 ans et non pas 3, comme les autres formations, a aussi été un critère déterminant de mon choix.

Et le fait que la formation de l’ARH-IFH est une formation à distance, est-ce que cela vous a intéressé aussi ?

Oui, bien sûr ! Cela m’a beaucoup plu parce qu’être libre et autonome dans ce que je fais en général est très important pour moi, et dans mes apprentissages et dans ma vie professionnelle. J’ai toujours eu cette habitude de liberté : j’aime pouvoir gérer mon temps comme je le souhaite. J’ai beaucoup travaillé sur les cours, et j’ai énormément consolidé mes connaissances avec une bibliographie qui nous avait été donnée. Dans une formation classique où l’on est suivi, on n’a pas autant de latitude. J’ai beaucoup aimé cela, parce que je pouvais travailler le soir, le week-end, toute la journée si j’avais envie, sans parler de l’absence de contraintes de déplacement !

Séchage de Melissa officinalis sur claie.

Est-ce que derrière ce choix de formation autour des plantes, il y avait une idée de reconversion professionnelle ?

Tout à fait, je désirais sortir du milieu artistique. J’aimais beaucoup mon travail d’artiste, mais le milieu artistique est particulier : je voulais m’en détacher.

J’avais découvert une connexion avec les plantes, et je sentais que j’avais vraiment des choses à faire dans ce domaine, je ne peux pas expliquer pourquoi, mais il y a eu une vraie connexion avec les plantes qui s’est faite 2 ou 3 ans avant le début de ma formation à l’ARH-IFH et qui s’est confirmée avec mes études pendant ces 2 ans.

J’ai travaillé beaucoup avec le minéral, l’ardoise, la pierre, le marbre, mais le minéral reste une matière inerte, une matière froide, et demande une mise en œuvre très physique. Au contraire, le végétal a cette légèreté, cette beauté, ces couleurs du vivant, qui ont procuré en moi un émerveillement total ! Donc j’ai décidé de continuer dans cette voie, avec l’idée de basculer professionnellement vers une nouvelle activité professionnelle autour des plantes et des plantes médicinales.

Jardin au printemps, Le Breuil 2024.

Proposer des ateliers était votre objectif initial ou bien il a été décidé en cours de formation ?

Mon projet initial restait un projet de transmission avant tout… je souhaitais toucher le grand public pour faire connaitre, sensibiliser, et peut être ouvrir les consciences sur notre environnement. Donc, transmettre ce que j’ai appris à l’ARH-IFH, et ce que j’ai appris ensuite en passant mon Certificat de Conception en Permaculture, c’était déjà mon objectif.

Mon plaisir aujourd’hui c’est vraiment d’apprendre aux gens, grâce aux ateliers, aux stages, et aux balades botaniques, à bien reconnaître les plantes, les plantes médicinales, à savoir ce que l’on peut en faire, comment s’en servir, comment les cultiver, comment se nourrir des plantes sauvages aussi…

Mais j’adore aussi accompagner des projets : comment organiser un jardin écologique et naturel à l’échelle d’un petit jardin, ou d’une propriété de plusieurs hectares. J’accompagne aujourd’hui des gens qui ont un terrain et qui se posent des questions, ils ne savent pas trop comment gérer ou faire évoluer leur jardin : comment intégrer des plantes médicinales, aromatiques, ils veulent parfois intégrer plus de plantations, un jardin forêt, des petits fruitiers… Ils peuvent être un peu perdus. Donc, là aussi, je peux intervenir : en création pure, par exemple sur un terrain avec comme objectif d’avoir des récoltes des fruits, une mare, ou un jardin de biodiversité, etc.

Il ne s’agit pas d’horticulture, mais de création de jardin naturel, avec de la biodiversité, des plantes médicinales, des plantes sauvages, des arbres, une production fruitière : je suis plutôt dans ce répertoire-là !

J’avais déjà des connaissances initiales en permaculture, […] Et donc j’ai voulu confirmer tout cela en faisant un Certificat de Conception en Permaculture (CCP), qui est une sorte d’immersion totale et une validation des acquis.

Quelle était votre formation en permaculture ?

J’avais déjà des connaissances initiales en permaculture, faisant partie d’une association en permaculture, et j’avais beaucoup lu des ouvrages sur le sujet et expérimenté des petites choses chez moi, à l’échelle de mon propre jardin. Et donc j’ai voulu confirmer tout cela en faisant un Certificat de Conception en Permaculture (CCP), qui est une sorte d’immersion totale et une validation des acquis. Cette formation en immersion qui dure 12 jours, je l’ai faite avec l’Université Populaire de Permaculture, et le stage, au CDFP La Messicole, avec Steve Read. qui n’a plus de preuves à faire dans le milieu de la permaculture. Et c’était à nouveau en Ardèche, à Montpezat sous Bauzon. Décidemment l’Ardèche et moi c’est une belle histoire !

Ce CCP m’a permis d’avoir une approche plus holistique du jardin, de me référer un peu plus à l’arbre et aux écosystèmes de façon plus générale.

Tout cela était très cohérent avec les cours d’écologie de l’ARH-IFH … l’écologie me passionne toujours autant aujourd’hui, mais c’est tellement complexe, on n’a jamais fini d’apprendre !

Paillage et visite de jardin.

Je suppose que vous passez beaucoup de temps dans votre propre jardin ?

Absolument, parce que mon jardin est un outil pédagogique… j’ai mis en place un petit jardin médicinal depuis un peu plus d’un an, mais les autres espaces du jardin sont conduits en permaculture depuis bientôt six ans. J’ai créé des mares et j’ai vraiment fait un jardin selon les principes de la permaculture, de façon globale. Le jardin médicinal n’échappe pas à la règle : je paille les plantes avec des pierres ou de la matière organique. Je les mélange avec des arbres, avec des plantes annuelles potagères. Je suis assez loin du concept du jardin de curé, où on mettait ensemble telle ou telle plante, moi je mélange beaucoup les plantes, parce qu’elles se protègent les unes les autres. Donc je passe effectivement beaucoup de temps dans mon jardin qui a une surface de 1500m2 environ. Il est de fait devenu un « jardin pédagogique » où je peux observer, tester, concevoir, et que je peux faire visiter, où je peux expliquer, et donc partager et transmettre.

Jardin médicinal & potager, Le Breuil 2024.

Pouvez-vous me présenter Symbiorum ?

J’ai d’abord rejoint une Coopérative d’Activité et d’Entrepreneur (CAE) qui m’a permis de contractualiser un Contrat d’Accompagnement au Projet d’Entreprise (CAPE), et cela est vraiment très important pour les gens qui démarrent, je trouve que l’on en parle trop peu !

 La CAE permet ne pas avoir à créer son entreprise immédiatement. Tout un chacun peut rejoindre ces CAE, car il y en a dans toutes les régions maintenant. Et donc j’ai pu créer mon activité, obtenir un numéro de SIREN collectif, un compte bancaire collectif, et proposer des ateliers : cela ça m’a permis pendant deux ans de tester la viabilité de mon activité. Cela évite d’être obligé de monter une entreprise et si elle n’est pas viable, de devoir arrêter l’activité. C’est un gros avantage ! et donc le CAPE se signe avec une CAE, quelle qu’elle soit.

Et comment l’avez-vous trouvée, cette coopérative ?

Par relations. Cette coopérative avait beaucoup de coopérateurs dans la région, des personnes qui étaient dans l’agroécologie, dans l’agroforesterie, ou qui étaient maîtres ou guides-composteurs.  Une grosse partie des coopérateurs travaillaient dans des domaines liés à l’environnement ou au bien-être. Donc pour cette raison que j’ai choisi cette coopérative.

J’ai des débutants et aussi des gens qui sont déjà un peu affûtés.
Une des personnes a commencé la formation ARH-IFH cette année.

Sur votre site symbiorum.com, vous proposez des stages, des formations, des ateliers…

Oui, j’ai d’ailleurs fait beaucoup d’ateliers cet hiver, parce que l’hiver, les sorties botaniques ne sont plus trop possibles. C’est une période de l’année consacrée aux  ateliers herboristerie. Les ateliers durent généralement trois heures, où l’on parle d’un système, par exemple le système digestif ou le système respiratoire… et je crée des outils pédagogiques, théoriques, sous forme de diaporama, avec souvent une vidéo de l’INSERM. C’est donc la partie théorique qui dure 2 heures. On parle du système en question, j’explique rapidement, et on parle des plantes associées à ce système. Et ensuite, la troisième heure on passe à la pratique : on fabrique un remède, une forme galénique, qui est en rapport avec les plantes dont on a parlé. Ça peut être un baume, une alcoolature, une tisane. J’ai fait récemment tout un travail sur le système digestif. On a créé plusieurs tisanes composées avec des plantes médicinales en fonction des pathologies liées au système digestif.

Et d’où viennent vos matières premières ?

Elle viennent de chez moi, ou quand je n’en ai pas suffisamment, j’achète mes plantes sèches à « Herbes de vie » (Thierry Thévenin)

Fabrication d’une ruche de biodiversité en paille de seigle.

À quel public sont destinés vos formations et vos stages ?

Essentiellement au grand public. J’ai eu un groupe pendant toute une année scolaire, de septembre à juillet. J’avais également un groupe de 14 personnes sur tout l’hiver en herboristerie et un groupe de 18 personnes en botanique. J’ai des gens de tous âges. Ma plus jeune, devait avoir 20 ou 21 ans et ma doyenne, 85 ans. Les gens sont très motivés, très intéressés par le sujet, parce qu’ils s’engagent pour 10 mois.

Cette année je vais aller un peu plus loin avec le groupe de l’année dernière, sur le champ de la permaculture et la création de jardins. J’ai des débutants et aussi des gens qui sont déjà un peu affûtés. Une des personnes a commencé la formation ARH-IFH cette année.

Est-ce que vous organisez des stages pour les scolaires aussi ?

J’ai plutôt fait des stages avec des jeunes en centre de loisirs, l’année dernière, notamment un projet de sensibilisation à l’environnement autour des insectes. Comment construit-on un hôtel à insectes ? Et que met-on dans cet hôtel à insectes et pour qui ? Quels sont les besoins des abeilles ? Pourquoi a-t-on besoin des pollinisateurs ? Qui va venir dans l’hôtel à insectes ? Tel insecte va avoir besoin de tels trucs, tel autre, d’autres choses. On a été chercher des choses en forêt, on a fait de la récupération collective dans la commune. Et on a construit cet hôtel à insectes collectivement.

Atelier Tisanes digestives.

Comment faites-vous votre communication pour vos activités ? En plus du site internet, une présence sur les réseaux sociaux, des flyers ?

J’ai créé mon logo et j’ai fait ma carte de visite, et j’ai fait également mon site internet moi-même. Mais la promotion de mon activité se fait essentiellement grâce à mon réseau local. J’avais déjà parlé autour de moi de ma nouvelle activité, parce que je faisais déjà des ateliers auparavant, des ateliers photos, d’arts plastiques, car quand j’étais artiste, j’avais déjà une activité d’animation. Et donc j’avais déjà tâté le terrain, parlé à des associations. Et donc une fois que j’étais prête, j’ai simplement activé ce réseau-là. Et puis, rapidement, j’ai eu du travail. J’entretiens un réseau de gens qui eux-mêmes me font de la pub, et il y a comme relai mon site internet, mais je n’ai pas de page Facebook professionnelle par exemple. Le bouche à oreille me suffit et fonctionne très bien. Il me suffit d’animer un peu tout cela et d’entretenir mon réseau.

Diriez-vous que la formation à l’ARH vous a aidé concrètement à concrétiser votre projet ?

Clairement, oui. Mais en fait, cela ne m’a pas aidé, mais m’a donné envie ! Cela m’a donné tous les outils afin d’être suffisamment formée pour pouvoir continuer le projet.

Et peut -être acquérir une légitimité ?

Exactement. Je n’aurais jamais refait de chimie par exemple : je n’ai pas un parcours scientifique, j’ai un baccalauréat économie. Ceux qui ont un bagage scientifique au départ, souffrent moins parce qu’ils ont des bases de chimie, que je n’avais pas, et que la formation ARH-IFH m’a donnée. Et sans chimie, comment comprendre ce que fait une plante ? c’est une base essentielle pour connaître les principes actifs qui sont produits par les plantes. Donc sans l’ARH-IFH, je n’aurais pas été aussi pointue. Maintenant, je comprends les plantes, je comprends ce qu’elles font, et ce qu’elles peuvent nous apporter ! je n’aurais jamais pu obtenir ces connaissances multiples sans passer par l’ARH-IFH, sans parler de toutes les envies d’aller plus loin que cette formation m’a procurées.

Sortie botanique en milieu forestier.

L’envie de faire d’autres formations ?

Oui, l’envie de lire beaucoup de choses, l’envie d’aller encore plus loin. Je continue inlassablement de me former.

Avez-vous eu des difficultés particulières pour concrétiser votre projet ? Est-ce qu’il y a des facteurs qui vous ont facilité la tâche ? Est-ce qu’il y a des organismes qui ont pu vous aider ?

Comme j’avais déjà depuis 20 ans une une activité libérale, je connaissais les démarches, contrairement aux producteurs qui veulent s’installer et qui ont de vraies problématiques liées au monde agricole à gérer, qu’elles soient réglementaires, sur la transformation ou autres. Ils ont vraiment besoin d’être accompagnés par les chambres d’agriculture, mais moi je fais de la prestation de services, de la formation, de l’animation : je suis essentiellement dans le conseil et dans l’accompagnement, dans la transmission de connaissances, donc les formalités administratives sont relativement simplifiées. Je vais passer bientôt en microentreprise, sortir de la coopérative pour avoir mon activité personnelle. Pour moi les démarches administratives sont simples. 

Selon vous, est-ce qu’il y a un intérêt croissant autour des plantes ?

Il y a clairement une prise de conscience de ce qu’est le végétal et de ce que l’on peut en faire. Et pourquoi on nous demande de le préserver. Il y a, je pense, beaucoup de gens qui s’intéressent de plus en plus aux plantes, de plus en plus à un jardin sans traitement. Les plantes médicinales participent énormément à la lutte biologique dans les jardins. Donc c’est doublement gagnant, c’est-à-dire que les gens peuvent à la fois apprendre à faire des jardins autrement sans traitement et intégrer les plantes aromatiques et médicinales, car si l’on sait s’en servir comme il faut, c’est bénéfique à la fois pour le jardin lui-même et pour sa propre santé, les gens sont très demandeurs de cela.

Oui, vous parlez de jardins naturels sur votre site.

Les gens sont très éduqués dans le jardin, peut-être un peu trop hygiénisés ! Ils veulent à tout prix « retirer les mauvaises herbes ». Mon rôle est aussi de faire comprendre qu’il n’y a pas de mauvaises herbes, qu’il n’y a que des plantes sauvages : la plupart des herbes qui poussent toutes seules et que l’on n’a pas invitées, sont souvent des plantes médicinales, et si ce n’est pas le cas, la plupart du temps elles sont au moins comestibles.

C’est vraiment cela qui m’intéresse : transmettre aux gens et surtout faire changer la vision des choses. Par exemple quand je fais une sortie botanique, ce que j’adore c’est parler du pissenlit, de la ronce, du gaillet gratteron, de l’ortie, tout ce que les gens détestent dans leur jardin ! Et plus ils détestent certaines plantes, plus cela me plaît de leur expliquer à quoi elles servent ! Après la sortie, ils repartent avec une vision totalement changée de ces plantes sauvages qu’ils essayaient d’éradiquer à tout prix, ils ont compris ce que l’on peut en faire et l’importance qu’elles ont.

Après il y a l’émerveillement, qui joue beaucoup en sortie botanique ! Je propose systématiquement aux personnes une loupe grossissante, afin qu’ils aillent voir au cœur de la fleur, comprendre comment elle est faite. À l’intérieur souvent il y a un insecte, on y voit les organes de reproduction mâle et femelle, et du coup, en émerveillant son public, on change son regard.

Ce que Thierry Thévenin appelle les pestes végétales, toutes les indésirables, les envahisseuses, moi, c’est mon terrain de jeu préféré.

L’univers des plantes médicinales, c’est une spécialisation très forte, une grande ouverture sur d’autres choses et une boîte à outils qui peut se compléter avec beaucoup d’autres choses. 

Merci beaucoup Sandrine.

Bibliographie sélective proposée par Sandrine Farget :

Pour l’écologie :
Les livres de Marc-André SELOSSE, de Françis HALLÉ et de Gilles CLÉMENT
Le Guide illustré de l’écologie de B. Fischesser
L’encyclopédie des Plantes bio-indicatrices de Gérard DUCERF
Les livres traitant de la Permaculture (ils sont nombreux !) notamment celui de Charles et Perrine Hervé-Gruyer : Vivre avec la Terre

Pour l’herboristerie et les Plantes médicinales :
Les livres de : Christine CIEUR (enseignante à l’IFH), de Thierry THÉVENIN et de Pierre LIEUTAGHI
La culture des Plantes Aromatiques et Médicinales en Bio de Wicki GERBRANDA
La Phytoembryothérapie des Docteurs Ledoux et Guéniot

Symbiorum
Sandrine Farget

Balades botaniques, ateliers, formations et stages autour des plantes, de la botanique,
de l’herboristerie et de la permaculture.

Ateliers :
 Herboristerie pratique et familiale :
Fabriquer ses remèdes à partir des plantes médicinales, sauvages et/ou cultivées
Cultiver les plantes aromatiques et médicinales

Botanique pratique et ludique :
Fabriquer un herbier de plantes sauvages

Stages :
Initiation à la Botanique
Initiation à l’herboristerie
Initiation à la Permaculture
Fabrication d’une ruche de biodiversité en paille de seigle
Fabrication d’un hôtel à insectes

Conseils :

Aménagement de jardins naturels
Accompagnement à la création de jardins écologiques et permacoles
Sensibilisation à la gestion de proximité des biodéchets (guide composteur certifiée par l’ADEME)

12 Route du Montcet
51210 Le Breuil
Mobile : ‭06 07 66 46 63‬

ARH-IFH – 329 route des Faurites – 07240 Chalencon – Tél. : 04 75 60 82 64
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