Après sa formation à l’IFH, Aline Roux a décidé de créer sa petite herboristerie, qu’elle a nichée dans une petite rue de Bergerac, en plein cœur du vieux centre-ville. « Menthe & Verveine » est une échoppe pleine de charme, ou les bergeracois trouveront des conseils avisés et une grande variété de produits à base de plantes.
ARH-IFH : Bonjour Aline, comment vous êtes-vous intéressée aux plantes ?
Aline Roux : Depuis mon adolescence je m’intéresse aux plantes. J’ai commencé à faire des jobs d’été en horticulture dans une grande pépinière, la pépinière Desmartis à Bergerac, et c’est là que je me suis dit, alors que je partais en classes préparatoires, que ça me plairait bien de poursuivre mes études plutôt dans cette direction. J’ai donc décidé de faire des études de biologie végétale à l’ENITHP = École Nationale d’Ingénieurs des Techniques Horticoles et du Paysage, rebaptisée depuis INH d’Angers puis AGROCAMPUS. Comment expliquer cela ? J’adore les plantes tout simplement ! Après mes études je suis devenue enseignante en techniques horticoles d’abord à Angers, puis je suis revenue dans ma Dordogne natale. J’avais presque 30 ans, et formatrice en CFA. D’abord à Périgueux, et un petit peu à Monbazillac. J’ai donc enseigné l’horticulture pendant 28 ans. J’étais au contact des plantes avec les travaux pratiques, et je jardinais aussi. En fait je ne parlais que de plantes !
Y avait-il déjà un intérêt pour les plantes dans votre famille ?
Mon papa était viticulteur. Il aimait bien dire qu’il était paysan, car il faisait aussi des grandes cultures, des céréales, mais en fait il était principalement viticulteur.
Donc dès votre enfance, vous étiez entourée de cultures ?
Oui, tout à fait, puisque j’ai vécu à la campagne.
Quel cheminement personnel ou professionnel vous a conduite à créer cette herboristerie à Bergerac ?
À la naissance de ma fille en 2002, je me suis plus intéressée à l’Agriculture Biologique. J’ai commencé à consommer du bio moi-même et puis, petit à petit, au gré des visites pédagogiques, je voyais beaucoup de professionnels installés qui cultivaient ou transformaient des plantes aromatiques et médicinales, comme l’entreprise « Altaïr Périgord », située à 20 mn de Bergerac, où j’avais un apprenti. On avait de plus en plus de contact avec ces entreprises, tant et si bien que nous-mêmes, avec nos élèves, on faisait des travaux pratiques, on produisait du persil, du basilic, de la menthe… En 2018 on eu l’idée de proposer à notre direction de créer un certificat de spécialisation en plantes aromatiques et médicinales. On a d’abord instauré l’UCARE de 70 heures, puis des petits modules pour les adultes en reconversion au CFPPA. Et donc, constatant qu’il y avait de la demande, avec Valérie Conroux, ma collègue (nous étions dans la même promotion à l’IFH !), on a proposé un projet pédagogique à notre Direction : un Certificat de Spécialisation en six mois, par alternance. Au début on nous a dit « oui », mais avec des réticences : Quel est votre seuil de rentabilité ? Est-ce qu’il y aura assez de candidats ? On a proposé de communiquer, afin de faire venir les candidats bien sûr. Mais on nous a adressé une fin de non-recevoir. Donc personne ne savait que cette formation allait se créer : le projet a capoté. On a appris brutalement que le projet était abandonné. Il n’y avait pas d’avenir dans mon établissement, puisque la Direction ne nous suivait pas. Chez nous, à part le vin, le foie gras et les bovins, il n’y avait pas de place pour la niche que l’on proposait. Ma collègue et moi avons continué à nous former entre-temps en plantes aromatiques et médicinales, on a fait un petit stage MABD chez « Altaïr Périgord » puis on s’est inscrites à l’IFH.
Tous les morceaux du puzzle étaient rassemblés : passionnée par les plantes et envie de faire du commerce, alors pourquoi pas ?
Je me disais depuis longtemps que j’aimerais faire du commerce, mais je ne savais pas dans quel domaine, et en arrivant à l’IFH on a dû préciser notre projet. C’est devenu évident pour moi : « Pourquoi ne pas ouvrir un magasin ? » Tous les morceaux du puzzle étaient rassemblés : passionnée par les plantes et envie de faire du commerce, alors pourquoi pas ?
C’est parti comme ça.
Si j’avais eu 30 ans, peut-être que je me serais installée en production, mais à 50 ans, je ne me voyais pas tenir 14 heures par jour sur le terrain. J’adore jardiner, et je continue à le faire avec plaisir : j’ai décidé de garder ce contact avec la terre pour mes loisirs. La bonne décision était donc de faire de la vente au détail.
Un grand choix de produits et accessoires.
Quand avez-vous terminé la formation à l’IFH ?
J’ai passé mes examens fin juin 2022. J’ai ouvert mon magasin le premier août 2022, tout en n’ayant pas encore la certitude d’avoir mon attestation de compétence (qui clôt les 2 années d’étude). J’ai reçu la bonne nouvelle fin août, mes notes étaient bonnes ! (L’épreuve terminale était quand même costaud !)
Est-ce que vous pourriez dire que la formation à l’IFH vous a aidée à mûrir votre projet ?
À mûrir le projet, je ne sais pas. À acquérir des connaissances, cela c’est sûr. La formation a impacté mon projet, bien évidemment. Mais après, comment dire, ça faisait partie des étapes à suivre, dans la mesure où il y avait un stage de 70 heures, qui m’a apporté beaucoup ! Je suis allée dans une herboristerie à Bordeaux. Bien sûr que ça a contribué. Pour la démarche à l’installation, je me suis débrouillée avec les instances locales, la Chambre de Commerce. Mais sinon, oui, bien sûr que la formation de l’IFH dans son ensemble, m’a aidée à construire mon projet.
Cette création d’activité avec le recul, comment s’est-elle passée ?
J’ai monté ce projet pendant deux ans, en parallèle de la formation à l’IFH. Étant en activité c’est compliqué de suivre une formation, fatalement. Mais ayant dû subir une opération l’hiver dernier, j’ai eu droit à trois mois d’arrêt, puis encore six semaines, et donc grâce à cet arrêt de travail, j’ai eu du temps pour faire mes devoirs à la maison, et en plus de pré-monter le projet grâce a la Chambre de Commerce de la Dordogne. En avril 2022 j’ai également présenté mon projet à « Initiative Périgord », un organisme qui octroie un petit prêt à taux zéro. J’ai ensuite cherché mon local pendant un an. J’ai tellement prospecté que j’ai fini par le trouver sans trop de difficulté. Concernant le financement, il fallait trouver une banque. Là aussi la chambre de commerce m’a bien épaulée : elle m’a orientée vers une banque qui avait l’habitude de suivre les entrepreneurs. Je me suis fait aider aussi par « France Active » qui est un autre organisme qui se porte caution bancaire. Bon, j’ai quand même galéré parce que étant une femme entrepreneure, il y a des obstacles que l’on n’attend pas forcément : les femmes inscrites à Pôle emploi ont droit à la caution bancaire, à la condition d’avoir ouvert des droits au chômage. Or je n’avais pas droit au chômage. J’ai alors demandé à ma hiérarchie une rupture conventionnelle mais elle m’a été refusée. J’ai donc finalement obtenu un congé pour convenance personnelle de 3 ans, qu’on appelle dans le langage courant une disponibilité. Je tenais à sécuriser mon emploi si jamais cela ne se passait pas comme prévu. J’ai passé du temps à étudier les textes : j’avais droit à un congé d’un an pour création d’entreprise, renouvelable une fois. J’ai préféré prendre le congé de trois ans, qui est renouvelable aussi. Ça me laisse un peu plus de recul. Je pense qu’il faut trois ans pour savoir si une affaire marche !
La difficulté a donc été toutes ces démarches administratives, les dossiers et les demandes à droite, à gauche. Après il faut bien sûr prendre contact avec les fournisseurs mais c’était une partie bien plus agréable ! J’ai eu un très bon accueil. Certains commerciaux sont même venus jusqu’à chez moi pour me présenter leurs produits, parce que, suite à mon opération je ne pouvais ni marcher ni conduire. C’était super sympa, je pense en particulier à la distillerie de Saint-Hilaire en Haute-Loire.
Je mets un point d’honneur à m’approvisionner en local quand c’est possible.
Quels sont vos fournisseurs en plantes sèches ?
Je travaille avec un ancien élève, qui a lui-même travaillé à Altaïr. Également avec des producteurs locaux qui sont tout près d’ici. Deux d’entre eux sont à 8 km de Bergerac, et un autre à 20 km. C’est du local ! Le Comptoir d’Herboristerie en Corrèze n’est pas très loin non plus. Je mets un point d’honneur à m’approvisionner en local quand c’est possible. J’ai donc des prix variables, des choses plus qualitatives, locales, qui sont plus chères, et des produits plus abordables. J’essaye aussi d’écouler les produits de mon amie et ancienne collègue Valérie Conroux, qui s’est lancée dans la transformation. Elle fait des macérats et des élixirs floraux.
Pouvez-vous me présenter votre structure, les produits que que vous vendez ? Vos activités ?
Mon magasin s’appelle « Menthe & Verveine ». C’est une petite boutique d’une trentaine de mètres carrés. Je fais de vente au détail dans une rue touristique à l’entrée du centre historique de Bergerac. Je l’ai choisie pour avoir du passage l’été avec les touristes parce que les Bergeracois ne fréquentent pas le centre-ville toute l’année. Je me suis dépêchée d’ouvrir le 1er août, c’était le bon moment car j’ai fait un meilleur chiffre que fin août. À la rentrée c’était un peu moins bien, et puis c’est reparti. Le passage des touristes c’est vraiment très important, et heureusement Bergerac est une ville très vivante l’été. j’espère que cet hiver avec les grippes et le rhume on aura besoin de tisanes parce qu’habituellement janvier est un mois un peu plat, mais l’avantage de l’hiver c’est qu’on se réchauffe avec une tisane ! Le cœur de métier pour moi c’est donc la vente de plantes séchées en vrac, conditionnées dans des boites que j’ai sélectionnées dans un ESAT local. Ce sont des boîtes à bouteilles initialement à destination des viticulteurs, que j’ai transformées en boîtes à tisanes. J’ai commandé des meubles sur mesure à un menuisier. On trouve dans mon herboristerie des flacons de gemmothérapie, de compléments alimentaires, et des huiles essentielles bio de la Distillerie de Saint-Hilaire (j’y tenais beaucoup car la qualité est excellente). Ils sont capables de vous fournir le certificat d’alimentarité si vous le demandez. Je vends aussi leurs hydrolats et leurs huiles ainsi qu’une petite gamme de cosmétiques qu’ils ont créée récemment. Petite originalité de ma part, je propose aussi à ma clientèle des plantes dépolluantes. J’ai également quelques plantes aromatiques devant ma vitrine : quelques romarins, thyms et menthes citronnées. Depuis je renforce en accessoires : par exemple des diffuseurs d’huile essentielle, des théières, des infuseurs. De la céramique et des bougies de cire de colza parfumées produites localement. Des hydrolats et des eaux florales locales également.
Pouvez-vous me parler un peu plus des plantes dépolluantes ?
Ce sont des plantes qui permettent de dépolluer, d’absorber les molécules toxiques que l’on respire. C’est la NASA qui a fait des recherches sur ses plantes. Si on utilise des produits de nettoyage, des détergents, si il y a des fumeurs dans la maison, si on a fait des travaux de tapisserie, de peinture, on respire des composants nocifs même si des gros efforts ont été fait par les marques. J’ai choisi le Spathiphyllum, qui est le champion de la dépollution. Il y a aussi le Chlorophytum, le Sansevieria, qui est une sorte de cactée, que j’aime bien car il est increvable. Ce n’est pas trop grave si on oublie de l’arroser. J’ai des Tradescantia zebrina, des misères : comme leur nom l’indique elles poussent toute seules, si elles ne sont pas trop à la lumière. Ces plantes sont faciles à entretenir afin que le client n’ait pas trop de difficultés. Tout le monde me félicite pour ces plantes, et on me dit que ma vitrine est magnifique !
La question qui revient souvent est : « Que pouvez-vous me proposer pour bien dormir ? »
Quelles sont les attentes des gens qui viennent dans votre boutique ?
Souvent, les gens viennent pour un bobo ou quelque chose d’un peu plus grave. Des maladies chroniques qui les perturbent par exemple. La question qui revient souvent est : « Que pouvez-vous me proposer pour bien dormir ? »
Donc vous proposez des tisanes, je suppose ?
Oui mais pas seulement, je propose un complexe de plantes en gemmothérapie qui fonctionne bien, et les personnes semblent très satisfaites. Avec leur retour, je sais que c’est une valeur sûre. Après il y a une question de budget. Dans mon quartier les gens ont de petits budgets. Je prends beaucoup de plaisir à leur composer des tisanes. Un mélange personnalisé en fonction du besoin, bien sûr. Je prends en compte leurs préférences pour le goût. Je ne vais pas faire une tisane avec un goût trop désagréable, si elle n’est pas bue, elle ne servira à rien. Je prépare généralement un cocktail de plantes sèches en terminant avec quelque chose qui améliore le goût, ou sinon je peaufine le visuel, pour la rendre appétissante ! Ces notions, je les ai bien apprises pendant la formation à l’IFH. La création des mélanges personnalisés pour mes tisanes est ce qui me procure le plus de plaisir. En fonction d’une demande particulière mais également juste pour le plaisir de boire une tisane comme on boit du thé.
Qu’en est-il de vos ateliers ?
Il y a une vraie demande d’ateliers. En aromathérapie, en cosmétique, sur les huiles essentielles, les tisanes… mais je ne vais pas pouvoir en faire souvent parce que je suis dans mon herboristerie jusqu’à 19h le soir, du lundi après-midi ou samedi soir. On me demande aussi des promenades botaniques éventuellement le dimanche matin. Mais j’ai une maison et un jardin à entretenir, c’est compliqué à mettre en place. Certaines personnes aimeraient venir à mes ateliers, le soir après leur travail, (par exemple des commerçants) et d’autres préféreraient l’après-midi ! C’est difficilement compatible avec mon activité à la boutique. J’ai promis d’y réfléchir. Je pourrais éventuellement aménager 2 tables devant le comptoir, et accueillir 6 personnes à la fois. Le 14 novembre, j’ai organisé un atelier à l’extérieur, « Corps et Esprit prêt pour l’hiver », en collaboration avec une sophrologue, dans une yourte. L’idée était de faire une demi-heure de sophrologie et le reste du temps je proposais des tisanes. Chacun a pu composer sa tisane, j’ai expliqué ce qu’est une infusion, une décoction, et on a choisi des tisanes pour protéger les reins. Parce qu’en médecine chinoise, l’hiver commence, et on va faire en cohérence. On pense faire un atelier par saison et chaque fois se focaliser sur un organe différent, avec des plantes adaptées. J’ai ensuite programmé 2 dates pour un autre atelier « Fabriquez votre baume cosmétique », 8 novembre et le 1er décembre à 19h30.
Avec la formation à l’IFH je me suis remise à herboriser, à faire des herbiers, et à prendre du plaisir !
J’ai vu sur votre site que vous proposiez un service de reconnaissance de plantes ?
Oui, c’est vrai je propose cela, mais personne ne m’a encore sollicitée. Peut-être que c’est parce que je ne communique pas à ce sujet dans la boutique ? je pourrais peut-être faire une petite affiche du type : « Une plante inconnue chez vous, ou en promenade ? Je peux vous aider à l’identifier. » On revient à mon métier initial. J’ai fait de la reconnaissance de végétaux et de la botanique pendant des années. Mais la formation à l’IFH a été très précieuse pour la remise à jour puisque toute la nomenclature a changé et que je n’avais pas pris le temps d’approfondir toute seule. Je n’en avais pas spécialement besoin dans mes cours, car en horticulture évidemment on parle plus des plantes cultivées, on met l’accent sur les techniques de production. La botanique j’en faisais bien sûr, mais pour moi. C’est mon dada, j’adore ça ! Avec la formation à l’IFH je me suis remise à herboriser, à faire des herbiers, et à prendre du plaisir ! Si quelqu’un m’amène une plante, j’adore chercher ce que c’est.
Comment a été perçue par votre entourage, votre décision d’arrêter d’enseigner et d’ouvrir une herboristerie ?
Plutôt favorablement, mon compagnon et ma fille m’ont soutenue à fond. Ma maman est mon meilleur agent commercial et publicitaire ! Bien sûr c’est un vrai changement de vie. J’ai un petit peu moins de temps pour la vie de famille. Tout le monde m’a soutenue et m’a aidée à m’installer. Mon entourage proche était présent pour l’ouverture, et on m’a aussi aidée à préparer le magasin. Certaines de mes connaissances étaient étonnées, car j’ai dû changer. Il faut de l’audace pour lancer un projet comme cela, après avoir eu une vie d’enseignante ! Tant que ce n’est pas fait, tant que ce n’est pas signé, ça n’existe pas vraiment ! On peut avoir peur mais ça en vaut vraiment la peine. Il faut avoir la foi, il faut y croire, et arriver à surmonter les moments de doute. Je n’ai pas voulu communiquer pendant le processus de création de l’entreprise. Mais quand les choses sont devenues vraiment concrètes, je me suis rattrapée !
Avez-vous senti que l’époque était favorable et que c’est peut-être maintenant qu’il faut créer son activité en lien avec les Plantes, est-ce que vous sentez une prise de conscience chez les gens ?
Tout à fait, la consommation de tisane est montée en flèche, les huiles essentielles aussi. Donc le marché est porteur. Le grand public revient à la nature et aux soins par les plantes. Donc c’est effectivement le moment ! C’est vrai qu’il y a 10 ans, je n’aurais peut-être pas pensé cela. En même temps, il y a beaucoup de pédagogie à faire parce que les gens qui rentrent dans ma boutique se demandent « C’est quoi une herboristerie ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? » C’est chouette cette curiosité mais un peu d’éducation est nécessaire, et il faut apprendre aux gens qu’il n’y a pas que les tisanes ! Il y a beaucoup d’informations à faire passer avec toutes ces maladies, toutes les pollutions…. J’ai d’ailleurs une anecdote assez parlante : une cliente s’était vue proposer du psyllium chez un herboriste. Elle est ensuite allée voir un médecin qui a validé le psyllium, mais en lui prescrivant de se fournir en pharmacie, car ce serait beaucoup mieux. Elle est donc allée à la pharmacie, mais le pharmacien, au contraire du médecin, lui a recommandé de retirer le produit dans une herboristerie, car le psyllium serait plus pur et sans additifs, plus efficace !
Heureusement, il reste l’accueil du public qui est bon !
Merci beaucoup Aline.