Traîner ses guêtres dans les pâturages verdoyants de la Haute-Savoie a réveillé chez Gilles Dunoyer le besoin d’apprendre et, après sa formation à l’ARH, de créer des ateliers autour du végétal afin de transmettre sa passion.
ARH : Gilles, comment vous êtes-vous intéressé aux plantes ?
Gilles Dunoyer : Je me suis intéressé au plantes depuis toujours… C’est sûrement lié à mon environnement, au fait d’habiter en Haute-Savoie. Je suis né à la campagne, j’ai toujours vécu à la campagne. La nature est un professeur universel extraordinaire pour qui sait observer, c’est pourquoi je me suis inscrit à l’ARH il y a quelques années pour apprendre à observer le végétal, ce qui a abouti à une reconnaissance d’études en 2015.
ARH : Que vous a apporté la formation ?
Gilles Dunoyer : C’était très riche. Je me suis dit « Oui, ça existe ! » Du coup pour moi cela est devenu évident. C’est au sein de cette équipe de passionnés que j’ai passé des moments inoubliables ! C’est l’ARH qui m’a apporté toutes ces bases de connaissances riches et passionnantes…
ARH : Est-ce que vous aviez déjà des rudiments d’éducation scientifique ?
Gilles Dunoyer : Non pas du tout, je participais de temps en temps à des sorties sur les plantes, sur les plantes comestibles ou médicinales. C’est en faisant un petit stage avec Nathalie Ruiz-Sialve qui est formatrice à l’ARH qu’il y a eu un déclic. Nathalie m’a dit « Eh bien moi, j’ai fait la formation de l’ARH ! ». Du coup j’ai eu envie de franchir le pas, de faire cette formation proposée par l’ARH.
« Mon association est partie de l’idée de partager la culture que j’avais acquise sur les plantes. L’idée c’était de faire passer mes connaissances. »
ARH : Vous avez créé l’association « Bardane », vous proposez des stages, est-ce vous diriez que la formation a aidé à concrétiser votre projet ?
Gilles Dunoyer : L’idée était de faire passer mes connaissances, mon association est partie de cette idée, pour que les personnes désireuses puissent changer aussi leur manière de fonctionner. Partager la culture que j’avais acquise sur les plantes… et pas que. On parle de la pollution, de transition écologique… et tous cela gravite autour des plantes.
ARH : Si vous deviez présenter cette association, que diriez-vous, par rapport aux activités que vous proposez, ainsi qu’aux ateliers ?
Gilles Dunoyer : Eh bien de venir découvrir ! J’organise mes ateliers et mes conférences dans des locaux que l’on me prête, style chalets de montagne ou locaux commerciaux. Et puis je me suis fabriqué un petit laboratoire pour mes ateliers, de cuisine ou de transformation de plantes, ou de distillation. C’est une pièce, chez moi, qui est dédiée à cela.
« Cela permet aux gens de venir et de participer, a vraiment peu de frais. l’idée de l’association, c’est ça. »
ARH : Et quand vous avez créé l’association « Bardane », votre but était-il de vivre de cette activité ?
Gilles Dunoyer : Toutes ces connaissances m’ont permis d’expérimenter le métier d’herboriste, et de me donner une conscience pour transmettre mes quelques connaissances, et c’est avec cette association « Bardane » et dans mon mini-laboratoire que je propose mes ateliers autour du végétal : mais mon but n’était pas d’en vivre : c’est une association à but non lucratif ! Elle est faite justement pour que les personnes qui aient envie de connaître et de savoir, d’apprendre sur les plantes, puissent venir à des coûts défiant toute concurrence.
L’idée de l’association, c’est ça.
ARH : C’est vraiment la passion et la transmission qui vous anime ?
Gilles Dunoyer : Ah oui, absolument, car je suis avec les plantes au quotidien ! Maintenant que j’ai compris comment observer, et même s’il n’y a pas de wi-fi au milieu des bois, je crois que la connexion est désormais réelle…
ARH : Quels sont les ateliers que vous organisez ?
Gilles Dunoyer : J’organise des ateliers de cuisine, de distillation, de transformation galénique, cosmétique, et tout ce qui touche aux plantes.
ARH : Est-ce que vous diriez que vous apprenez encore des choses ?
Gilles Dunoyer : J’apprends tous les jours et je continue encore à me former, bien sûr. Je trouve des stages qui me permettent d’approfondir toutes mes connaissances.
« On va cueillir les plantes, on fait une reconnaissance et on passe à l’atelier de transformation. »
ARH : Comment se passe un stage cuisine, au sein de votre association ?
Gilles Dunoyer : On va cueillir ensemble, ce qui permet de faire la reconnaissance des plantes comestibles, ensuite on va transformer ensemble. Tous est à disposition pour les stagiaires, ustensiles, recettes, ingrédients…
Puis on partage le déjeuner avec les plats que l’on a concoctés.
Et pour les transformations galéniques, c’est la même chose. On va cueillir les plantes, on fait une reconnaissance puis on passe à l’atelier de transformation. Ensuite les stagiaires repartent avec leurs petits pots, soit de macérât alcoolique, de macérât huileux, ou de macérât gemmothérapie.
ARH : Quelles sont les demandes qui reviennent le le plus souvent par rapport à vos stages ?
Gilles Dunoyer : C’est clairement les plantes comestibles. Et les gens sont absolument ravis pendant la cueillette !
ARH : Avez-vous eu des difficultés pour démarrer cette activité ?
Gilles Dunoyer : La première année, non. Mais après, ça s’est tari un peu, tout simplement parce que je n’ai pas eu le temps de communiquer, mon métier d’artisan électricien me prend aussi pas mal de temps. Aujourd’hui j’essaye de faire une communication plus élargie, pour que les gens sachent que j’existe, tout simplement.
ARH : Avec les réseaux sociaux, par exemple ?
Gilles Dunoyer : Grâce à ma page Facebook, et aussi un peu avec le bouche-à-oreille. Il faudrait que je fasse un site, les réseaux sociaux, c’est très important.
ARH : Les matières premières que vous utilisez sont uniquement issues de la cueillette ?
Gilles Dunoyer : Oui ! Ce sont les cueillettes que l’on fait ensemble. Il peut m’arriver de faire des cueillettes de mon côté que je mets à disposition par la suite dans l’association. Par exemple : Sachets de tisane, des pots de confiture, bien sûr à base de plantes, des eaux florales etc.
ARH : Comment est perçue votre activité par votre entourage ?
Gilles Dunoyer : Je suis bien entouré, et on me met à disposition des locaux quand j’en ai besoin, et des petits chalets d’alpage pour passer les week-ends par exemple.
ARH : Selon vous, est-il possible de créer une activité en lien avec les plantes ?
Gilles Dunoyer : Honnêtement je ne pense pas que l’on puisse en vivre.
Ou alors il faut faire cela à une grande échelle, c’est à dire que si vous voulez faire la culture des simples, il vous faudrait trouver les laboratoires qui achètent, ou vous devriez vendre des grosses quantités de tisanes pour avoir une rentabilité. À mon avis c’est difficile et ce n’est plus le même métier ; c’est pour cette raison que j’ai fait le choix de l’associatif tout en conservant mon métier d’artisan : cela me permet de pouvoir continuer à me former, d’apprendre encore et de pouvoir transmettre encore plus.
ARH : Qu’aimeriez-vous faire de plus que ce que vous faites déjà ?
Gilles Dunoyer : Avoir une meilleure communication sur les activités de l’association, pour plus de stagiaires et pour mieux optimiser les stages.
ARH : Quel est votre temps de préparation avant un atelier ?
Gilles Dunoyer : Il me faut à peu près une journée. Mon métier d’artisan, même si mes journées sont bien chargées, me permet néanmoins d’organiser mon temps comme je l’entends, c’est un gros avantage ! Je peux me libérer une journée facilement, et me mettre à disposition pour l’association.
Association Bardane
cueillette et reconnaissance – macérats alcooliques – macérats glycérinés
cuisine sauvage – permaculture – distillation
Gilles Dunoyer
Combadieu
74940 Annecy-le-Vieux
Tél : 06 17 39 16 46