Nadine Guellier,
plantes médicinales contemporaines et médiévales

Nadine Guellier a obtenu l’attestation de compétence délivrée par l’ARH en 2010. Aujourd’hui en Loir et Cher, Nadine propose des activités pédagogiques et des conférences sur les plantes médicinales contemporaines et médiévales. Voici son parcours pour parvenir à créer « Plante en Soi »

 

ARH : Que faisiez-vous avant de vous lancer dans vos activités autour des plantes médicinales ?

Nadine Guellier : J’étais dans le milieu artistique. J’ai fait 3 ans d’études dans une école de danse à Poitiers, puis j’ai intégré une compagnie de danse contemporaine et théâtre, dans laquelle je suis restée jusqu’à 29 ans. J’ai arrêté sur un coup de tête ; la culture n’est pas très aidée, c’est difficile. Etant trilingue, je me suis tournée vers l’hôtellerie-restauration. J’ai alors suivi une formation d’assistante de direction, puis j’ai été directrice d’hôtels. Ca m’a fait bouger un peu partout en France.

ARH : Qu’est-ce qui vous a alors amené à vous tourner vers les plantes ?

NG : En fait j’ai toujours été intéressée par les plantes. Partout où j’allais, je me baladais avec ma flore sous le bras. J’ai des soucis de santé, une maladie dont je peine à me sortir. Même si ce n’est que bien plus tard qu’un médecin me diagnostiquera une narcolepsie, déjà à 25 ans je sentais que quelque chose n’allait pas et je recherchais dans les plantes. Cette maladie, incompatible aux activités de l’hôtellerie-restauration, m’a conduit au burn-out. J’ai été obligée de tout arrêter. J’ai repris des petits boulots d’aide à la personne, comme auxiliaire de vie. Je m’occupais de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et d’une personne aveugle. C’est pendant cette période que ma narcolepsie a été diagnostiquée. J’ai alors voulu chercher « une plante qui pourrait me sauver ». Je me suis inscrite à l’ARH, car pour moi il est très important de se former, toute sa vie ; on n’a jamais fini d’apprendre. J’ai pensé trouver la solution avec Eleutherococcus senticosus, mais ça n’a pas marché. Un professeur de l’ARH m’a dit que le problème pouvait venir d’ailleurs, dans la sphère psychologique, que les plantes n’y pouvaient rien… et la médecine conventionnelle ne m’apportait que complications et effets secondaires. Je me suis donc tournée vers d’autres médecines. J’ai réalisé le stage en milieu professionnel de l’ARH dans la pépinière François Guellier, près de chez moi, où je suis restée. J’ai par la suite épousé le pépiniériste ! J’avais dans la tête depuis longtemps de faire un jardin médicinal. François disposait d’une parcelle abandonnée, où j’ai commencé, avec son aide, à défricher et mettre en culture. En même temps, j’ai proposé d’être une antenne locale ARH, car il n’y avait pas grand-chose dans ce secteur. Aujourd’hui, je reçois un stagiaire ARH chaque année, et je propose un accompagnement à la formation.

Pour moi, il est très important de se former, toute sa vie ; on n’a jamais fini d’apprendre.

ARH : Où en est le jardin médicinal aujourd’hui, et qu’avez-vous développé autour de celui-ci ?

NG : Aujourd’hui, j’ai 160 plantes médicinales. Ma passion est de chercher les plantes que je n’ai pas, et d’essayer de les implanter dans mon jardin en les récupérant dans la nature ou en achetant des semences. Le jardin est divisé en 2 : une partie comprenant les plantes médicinales contemporaines, et une autre avec les plantes médicinales médiévales. Je fais donc visiter cet espace de manière pédagogique, en cachant les étiquettes des plantes pour que les gens aient à les retrouver, et je réalise des conférences, chez moi et à l’extérieur. Mes conférences sont généralement en 3 parties : une première sur la botanique, ses mots clés, une 2ème partie sur la chimie, expliquant ce qu’est un principe actif et comment il agit sur notre organisme. Je parle d’atome, d’électron, en tentant de vulgariser et de rendre accessible ces informations scientifiques. Enfin, la dernière partie consiste à reconnaitre les plantes dont j’ai parlé. Mes activités passées dans la danse et le théâtre me sont très utiles aujourd’hui, je suis à l’aise en public et le contact se fait facilement. Je programme chaque année un cycle de conférences chez moi, ou chacune est couplée à une visite du jardin, et j’interviens à la demande d’associations ou d’autres organismes : j’ai par exemple donné une conférence pour la maison pour l’emploi, et je prépare des ateliers pédagogiques pour les enfants, dans le cadre du temps d’activités périscolaires. Je vends également des plants d’aromatiques et médicinales via la pépinière de mon mari, qui est une pépinière d’ornementales.
En parallèle, je suis une formation en naturopathie, car il n’y a plus de médecins dans les campagnes et pour moi la naturopathie coule de source après l’herboristerie. C’est très complémentaire : les plantes soignent principalement les symptômes et le corps, on peut aller plus loin avec la naturopathie. C’est aussi un moyen pour réintroduire les plantes auprès des gens. En tant que naturopathe, on n’est pas reconnu, mais ce n’est pas interdit.

 

ARH : Avec le recul, comment s’est passé votre création d’activité ?

NG : C’est très encourageant car les gens sont extrêmement intéressés par les plantes, ils ont besoin de rétablir cette union entre l’homme et la nature, même si on est quand même en zone rurale. J’ai beaucoup de soutiens et d’encouragements. La formation ARH a un programme scientifique très intéressant, c’est d’ailleurs ce qui a orienté mon choix de formation. C’est une formation solide, qui m’a permis d’avoir une base sérieuse pour mes conférences. Je complète avec la bibliographie. Par contre je manque de moyens pour communiquer, c’est mon point faible…

La formation ARH a un programme scientifique très intéressant […]. C’est une formation solide, qui m’a permis d’avoir une base sérieuse pour mes conférences.

ARH : Pensez-vous qu’il y a des possibilités d’activités économiques autour des plantes ?

NG : Il y a plein de choses à faire, il faut être vigilant cependant car ce n’est pas toujours évident d’en vivre. Parfois il faut coupler une activité autour des plantes à autre chose. On peut trouver du travail, comme conseiller en produits naturels, en magasin bio par exemple. On peut produire des plantes, mais il ne faut pas rester seul dans son coin, c’est très important de se regrouper, d’être dans un réseau. En tout cas la formation est vraiment utile si on fait quoi que ce soit qui touche aux plantes !

Plante en soi (antenne locale ARH)
Nadine Guellier
41800 Trôo

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